Alors, c’est pas sexy un décor en « tirets du 8 » et « tirets du 6 » ?

Petit instant rétro pour commencer une série de conseils vidéo-ludiques, en vue des longues soirées d’hiver ou d’un prochain isolement collectif forcé. Stone Story est un RPG sorti par le studio Martian Rex en 2019 et développé par Gabriel Santos. Il a fait parler de lui à cause de ses graphismes qu’on qualifiera sobrement de « minimalistes ». En effet, Gabriel Santos a choisi de se limiter aux 128 symboles de la norme ASCII pour les graphismes de son jeu. Pour ceux qui ne connaîtraient pas : l’American Standard Code for Information Interchange (Code américain normalisé pour l’échange d’information) ou ASCII, ce sont des lettres, des chiffres et des symboles que l’on trouve sur à peu près tous nos claviers. Pas la peine de chercher, pour les francophones, pas d’accents sur les voyelles ou d’étrange tréma, ces caractères sont limités à l’alphabet de la langue de Shakespeare.

La revanche de l’esperluette

Au-delà de la claque graphique qu’inflige ce jeu à tous nos AAA photoréalistes sortis la même année, il y a une véritable idée de gameplay qui a fait rapprocher Stone Story d’une sorte de métisse entre RPG et roguelike. En tant que joueur, vous ne contrôlez pas les déplacements du personnage, qui progresse sur l’écran de gauche à droite et enchaîne les combats jusqu’au trépas. Ou à la fin du niveau, c’est selon.

Selon quoi, me demanderez-vous, si on ne contrôle pas ses mouvements ou ses actions ? Et bien, selon ce que vous lui placez dans les mains pour lesdits combats. Car le cœur du jeu, c’est l’équipement, que vous allez débloquer au fur et à mesure de votre progression. Il y a toute une mécanique de craft, d’armes et de potions. D’où le côté roguelike : on peut réussir un passage avec le premier bouclier composé de deux parenthèses (véridique) mais il est toujours possible de revenir mieux armé plus tard, pour augmenter son loot.

A corps et ASCII

Stone Story récompense donc la répétition et il existe même un succès pour les joueurs ayant quitté leur ordinateur en laissant le personnage répéter en boucle le même niveau sans perdre un seul point de vie. Si la mécanique peut paraître simpliste de prime abord, c’est en réalité un savant équilibre à trouver entre les différentes armes craftées que vous allez débloquer. Parce qu’on peut réussir mille niveaux une fois mais on peut ne pas réussir un niveau mille fois. Vous me comprenez. Non ? Il faut y jouer alors. Pour les plus acharnés, le jeu propose même son propre langage de programmation afin d’affiner les changements d’équipement de votre personnage en cours de niveau.

Bref, c’est une petite pépite, faite avec amour et qui propose une expérience de jeu assez unique en ces temps de mondes ouverts génériques et soporifiques. Si ça ne suffit pas pour vous convaincre, la bande-originale composée par Rafael Langoni Smith est un délice de sonorités rétros.

Chou-Marreur

Ses articles sont longs à lire, mais elle démarre au quart de tour. Dans le monde de la réalité véritable, Léa écrit des histoires plus ou moins farfelues. Entre deux plongées en science fiction, elle interviewe et pond du code.

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