(Tous les 15 jours, un album qui nous a fait voyager)

Louise Attaque, Comme on a dit (2000)

Des semaines que revient se glisser dans mes playlists automatiques le second album de Louise Attaque ; des semaines que je me répète qu’il est « quand même très sous-côté, ce disque », dans la biographie du quatuor français. 

Je réécoute. 


Au premier abord, il est nerveux, « Comme on a dit ». Il ne se calme vraiment que sur la fin du voyage. C’est de cette même énergie que naîtront peut-être d’ailleurs Tarmac et Ali Dragon, deux groupes transitoires avant le 3e opus de Louise Attaque, reformé en 2005.  La colère assumée du début d’album (D’Amour en AmourTu Dis RienPour un Oui, pour un Non) monte plus vite et plus fort qu’en 1998, quand Léa et les Soirées Parisiennes embrassaient à pleine bouche le spleen plutôt que la rage des musiciens. Il reste quelques traces de mélancolie dans Sans filet ou L’intranquillité, mais on passe vite à la suite. 


Et là, ça envoie du violon en tension, ça danse sur les cordes, ça militarise la caisse claire, ça cymbale fort et, même quand la musique s’apaise, l’attente et les pensées peuvent devenir ennemies : « Plus que du vent ne tombe de la pluie / Je jette un œil, moi, je m’envie / Je passerais bien du temps là-bas / Ici, mon ami / Jamais ne répond à mes écrits / Juste une idée passe, qui me suit / Juste une idée, pas ce que je suis / C’est juste une idée qui passe et que je fuis »


Le temps passe et de la tension naît le voyage, accouché avec l’apaisement, le renoncement et l’abandon : Voilà une heure / Que je t’attends / Voilà mon coeur / Prudence en sortant / Compter les heures / Depuis longtemps / Et revenu mon coeur / Déposer en sortantAprès La Plume et un dernier sursaut de romance nerveuse et dansante (Justement) on déambule donc durant plus de 13 minutes dans les deux titres qui préfigureront A Plus Tard Crocodile cinq ans plus tard, et une proposition émerge : le voyage est toujours amoureux. Il se drape de poésie, de riffs lancinants (La Ballade de basse) et de douces transes qui font le ciment du groupe parisien (Du Nord au Sud et ses percussions entêtantes). Ils en sont amoureux, de cette musique qui fait voyager, qui pioche dans la folk et dans le rock, le français et l’espagnol, les frontières ouvertes et les ponts suspendus. 

Chou-Raveur

Son sens de la teuf n’est pas piqué des hannetons

Dans le monde réel, Julien est journaliste, référenceur et musicien. Il ne sait pas encore ce qu’il veut faire quand il sera grand, mais ça ne l’empêche pas d’avancer.

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